Le numérique est un formidable levier d’innovation … on vous en parle !
Aujourd’hui, nous vous proposons ce partage d’informations et de retour d’expériences sur « le numérique responsable », thématique au combien importante au regard des enjeux économiques, sociaux et écologiques actuels.
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Nous vivons dans un monde en plein bouleversement, avec une urgence climatique qui dessine un horizon très défavorable : nous devons répondre à des défis majeurs sur la transition environnementale pour décarboner nos usages, devenir plus sobre et résilient et le tout à vitesse grand V !
Dans le même temps, la transition numérique des organisations est bien en marche et le Numérique Responsable est une vague de fond qui se déferle sur l’écosystème informatique : autant de nouveau outils et de nouvelles pratiques!
Il est donc essentiel et vital de faire converger ses deux transitions.
Que ce soit par conviction environnementale ou sociétale, par volonté de réaliser des gains, voire par conformité réglementaire, ou toutes ces raisons à la fois, les entreprises et organisations devront intégrer cette exigence non fonctionnelle comme cela a déjà été réalisé par le passé avec la qualité, la sécurité et l’accessibilité. Pourtant, elles se posent des questions sur la démarche et sa mise en œuvre. Vous trouverez des éléments de réponses à ces questions en lisant la suite de l’article.
Le numérique est un formidable levier d’innovation. Mais, il cache de nombreux méfaits : accroissement du nombres d’appareils connectés, surconsommation des données, multiplication des échanges (mails, …), etc., qui sont non sans conséquences sur l’environnement et la société : Émissions de gaz à effet de serre, consommation importante de ressources et choix à réaliser sur ces mêmes ressources pour cause d’épuisement … Mais comment faire pour limiter cela ?
Il est urgent de repenser nos usages des TIC pour tendre vers un numérique plus responsable et éthique.
Des chiffres majeurs et des faits dont nous sommes à l’origine
1,1°C c’est l’augmentation de la température de la Terre depuis le début du XXème siècle engendrée par les activités humaines et les émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) (source ADEME).
-39 % d’espèces terrestres et marines sur la terre entre 1970 et 2010 à cause de la surexploitation !
Rétablissement de la couche d’ozone de 1 à 3 % : vers la fin des années 90, pas moins de 10 % de sa surface avait disparue. Mais depuis 2000, « la couche d’ozone dans certaines parties de la stratosphère s’est rétablie à un rythme de 1 à 3 % par décennie (source ONU). La couche d’ozone, formée à partir de la fusion des molécules de dioxygène, excitées par les rayons UV, avec les atomes d’oxygène nous est plus que vitale.
Quelle relation actuelle avec le numérique ?
Nous avons de plus en plus d’équipements numériques : en moyenne, 8 par foyer français, et au bureau parfois des équipements en suppléments 2ième PC/smartphone…. A l’échelle de la planète, ces chiffres sont vertigineux !
Nos usages en ligne ont aussi de forts impacts. Aujourd’hui, la vidéo représente 80% des données qui circulent en ligne ! Un data center de 10 000 m2 consomme en moyenne autant d’électricité qu’une ville de 50 000 habitants. source Étude Green It https://www.greenit.fr
Vous voulez calculer votre empreinte environnementale professionnelle individuelle du numérique en kg eq. CO2, utilisez la calculatrice développée par l’INR. https://myimpact.isit-europe.org/fr/
Aujourd’hui, notre vie en ligne a beaucoup évolué depuis ces quinze dernières années.
Derrière tous ces services, au-delà des utilisateurs et des équipements, il y a des infrastructures techniques, data-centers, réseaux de télécommunications, serveurs alimentés en électricité 24h/24. Même si les équipements sont plus efficients par les innovations mises à disposition par les fournisseurs industriels, ils sont de par leur nombre croissant, toujours plus impactant pour l’environnement !
Des impacts environnementaux, économiques et sociaux, et politiques majeurs
Le numérique apporte des problèmes mais également des solutions. Cet aspect dual se trouve dans les effets sur les milieux naturels, dans les relations économiques et sociales, et politiques.
Au niveau environnemental
- Le numérique représentent 3,8 % des émissions de gaz à effets de serre au niveau mondial, supérieurs aux émissions de l’aviation civile, et ce à toutes les étapes de vie des appareils (notamment lors de la fabrication).
- 0,2 % de la consommation d’eau est utilisée pour le numérique, liée notamment aux étapes d’extraction des matériaux et de fabrication de l’énergie.
- Près de 10 de l’électricité consommée par le numérique dans le monde.
- Développement des outils et services numériques indispensables à la transition énergétique en (les exemples sont nombreux…):
- limitant massivement les déplacements (par les visio-conférences, le télétravail)
- accroissant l’efficacité et optimisant nos consommations d’énergie
- modélisant la biodiversité pour mieux la protéger
- assurant la résilience des territoires et des organisations.
Au niveau économique et social
- Les équipements, parfois moins robustes, deviennent des biens jetables.
- La consommation est plus importante car les produits sont plus abordables, appelé « l’effet rebond ».
- Mais grâce au progrès, de nouveaux équipements plus robustes et durables sont créés !
- De nouvelles économies et façons de travailler apparaissent.
- Des créations d’emplois ….
- Dans certains pays, sur l’ensemble de la chaîne de production des équipements, les droits des travailleurs ne sont pas respectés.
- Le numérique peut être addictif (TikTok par exemple) et nous isoler socialement.
- Nous ne connaissons pas l’ensemble des effets sur la santé de nos écrans et de leurs ondes (DAS).
- Certains déchets électroniques non recyclés parcourent plusieurs dizaines de milliers de kilomètres, parfois illégalement, pour être détruits.
- Le numérique isole les personnes qui ne savent pas s’en servir ou vivent dans des zones géographiques non couvertes. On parle de fracture numérique…
- Mais le numérique nous permet de travailler ou de chercher du travail à distance, qui concourt au développement des territoires.
- Moyen de rester en contact avec nos proches, partout dans le monde.
- Vecteur d’inclusion, notamment pour les personnes en situation de handicap visuel, auditif : accessibilité numérique…
Au niveau politique
- Tensions politiques entre les pays pour l’approvisionnement en matériaux, pour certains de plus en plus rares comme le cobalt, le lithium
- Collecte d’un nombre considérable de données sur nos vies, nos usages, nos intérêts de consommation (RGPD) …
- Réglementation pour les entreprises mais aussi pour les fournisseurs et la chaîne d’approvisionnement (normes ISO 26000, ISO 14000….)
- directive « Ecodesign » pour un prochain affichage environnemental d’une partie des serveurs.
- directive « Batteries » pour que les batteries soient changeables par l’utilisateur.
- directive RoHS (Restriction of the use of certain Hazardous Substances) pour limiter des produits nocifs dans nos appareils électriques et électroniques… (économie circulaire et obsolescence programmée)
grâce aux instances européennes et internationales.
Empreinte du numérique en 2019
En 2019, le numérique mondial représente un 7ème continent de la taille de :
- 2 à 3 fois celle de la France (selon l’indicateur environnemental observé) ;
- et jusqu’à plus de 5 fois la France si on considère d’autres indicateurs (masse, etc.).
Sa contribution à l’empreinte de l’humanité est loin d’être négligeable :
- Consommation d’énergie primaire (EP) : 4,2 %
- Emissions de gaz à effet de serre (GES) : 3,8 %
- Consommation d’eau (eau) : 0,2 %
- Consommation d’électricité (Elec.) : 5,5 %*
Rapporté à des usages quotidiens, cela revient à :
- GES : 1,5 milliard de salariés français allant travailler pendant 1 an ;
- Eau : 242 milliards de packs d’eau minérale (9 litres) ;
- Elec. : 82 millions de radiateurs électriques (1000 Watts) allumés en permanence.*
Plus d’informations sur Les impacts environnementaux du numérique en France en 2050, mars 2023 (Arcep-Ademe).
Consulter le rapport annuel de l’ADEME sur les déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) https://www.ademe.fr
? Limitons les problèmes et renforçons les solutions, voilà la Mission que s’est donnée le numérique responsable.
La solution : le numérique responsable
Depuis quelques temps, nous entendons partout le mot « sobriété ». Chez Green IT, la sobriété numérique est « la démarche qui conçoit des services numériques plus responsables et modère ses usages numériques quotidiens ».
Le numérique responsable, ou Green It, est « l’ensemble des technologies de l’information et de la communication dont l’empreinte économique, écologique, sociale et sociétale a été volontairement réduite et / ou qui aident l’humanité à atteindre les objectifs du développement durable». Définition du Green IT
Le numérique responsable constitue une démarche d’amélioration continue (référentiel d’actions), dont les objectifs visent à
- réduire l’empreinte environnementale du numérique (Green for IT),
- utiliser le numérique pour limiter l’impact environnemental d’autres activités (IT for Green),
- limiter l’impact social du numérique en favorisant l’accès à Internet au plus grand nombre (Human for IT),
- utiliser le numérique pour réduire l’impact social d’autres activités (IT for Human),
tout en créant de la valeur à partir de services numériques éco conçus.
Il nécessite évidemment des ressources matérielles et laisse une réelle empreinte écologique, économique et sociale.
Et si tout le secteur de l’informatique en profitait pour intégrer le Numérique Responsable dans cette transformation ?
C’est une occasion pour le faire en douceur et facilement. Penser Numérique Responsable va avoir des impacts très positifs pour chaque entreprise ou organisation. Cette manière de penser se combine aisément avec tout projet de transformation technique grâce à une démarche englobante et structurante.
De plus, la prise de conscience et la volonté collective sont là pour que ce changement influence positivement les consommateurs de services ou produits.
Donc oui, le changement intégrant le Numérique Responsable est bien une magnifique opportunité qu’il faut saisir.
Par exemple, une politique d’achats responsables est un levier en matière de compétitivité : faire des économies tout en restant à la pointe technologique, c’est possible. Cela peut se traduire par l’objectif d’acheter moins cher, en acquérant des produits reconditionnés, par exemple, tout en achetant moins, en développant la réparabilité des matériels et leur entretien régulier (mise à jour des matériels informatiques par exemple).
De telles pratiques ne peuvent que réduire les impacts sur l’environnement lorsque ces efforts sont réalisés à grande échelle. Outre la compétitivité, les intérêts et les leviers sont multidimensionnels.
Il existe également un label NR, exigeant, une démarche (référentiel et outils) à deux niveaux, qui permet de rejoindre une communauté d’organisations qui agissent pour réduire l’impact du numérique.
Quelques usages et gestes simples à réaliser
- Éviter d’acheter ou de renouveler systématiquement du matériel non nécessaire, et préférer la réparation, ou la réutilisation.
- S’assurer de l’écoconception des services que nous utilisons ou créons pour éviter l’obsolescence du matériel et en limiter le renouvellement.
- Éviter le streaming vidéo et privilégier le streaming audio.
- Diminuer les prises de photos, voire la qualité photos et vidéos,
- Ne pas faire circuler trop de données, par exemple sur le cloud.
- Limiter nos envois, nettoyer nos mails et notre cloud,
- Éteindre nos équipements autant que possible.
Continuer à protéger vos données personnelles.
Chez Marula Conseil, nous limitons l’usage des mails au strict essentiel ; nous faisons attention aux déplacements et kilomètres parcourus, privilégiant les réunions et activités à distance ; nous limitons le nombre d’applications en tenant compte de l’évolution des usages de l’entreprise ; nous prodiguons nos retours d’expérience auprès de nos clients en matière d’économie d’usages sur ce thème du numérique….
Chez nos clients, nous sommes convaincus des changements à générer et que l’on insuffle : cf. https://marula-conseil.fr/references/transformation/accompagnement-de-la-transformation-digitale-des-metiers-dg-traders-adv-et-fonctions-support/
Dans votre organisation (entreprises, TPE/PME, associations, institutions, …) pour votre prochain projet numérique, vous pourrez désormais :
- présenter les bénéfices du numérique responsable (innovation, réduction des coûts, sobriété numérique, image, conformité réglementaire…) ;
- inclure des indicateurs d’impact sociaux et environnementaux ;
- inciter à suivre cette démarche ;
- proposer d’écoconcevoir les nouveaux objets et services.
Nous rappelons qu’il est important d’adapter les usages dans l’organisation en place, pour la rendre pertinente pendant et après ce changement.
Pour infuser dans toute l’organisation, une stratégie de numérique responsable doit faire l’objet d’un sponsoring au plus haut. Elle doit aussi être incarnée par une personnalité consensuelle et parlant couramment IT et RSE.
⍰ et dans votre entreprise, à quel stade de la réflexion sur le responsable numérique êtes-vous ?
Au plaisir de découvrir votre expérience à ce sujet dans le commentaire ci-dessous !